Les entreprises avisées et les particuliers propriétaires ont en commun de valoriser leur capital et de s’engager à limiter les impacts environnementaux qui s’aggravent avec un réchauffement climatique de la planète à 2,7°C à la fin du siècle, bien supérieur aux accords de Paris à 1,5°C (chiffre de l’ONU, rapport oct. 2021). En effet, il parait impossible de réduire de moitié les émissions annuelles de gaz à effet de serre au cours des sept prochaines années !
D’après la Banque européenne d’investissement*(BEI) « notre défi consistera principalement à transformer le potentiel des solutions fondées sur les énergies renouvelables en réalité ».
Le propriétaire d’une maison équipée de panneaux photovoltaïques, indépendamment de la rénovation énergétique, a en moyenne un avantage concurrentiel de 6% dans la négociation dans la revente de sa maison. Mais qu’en est-il pour les entreprises ? Quelles sont les raisons en plus qui poussent les entreprises à décarboner et à être plus résilientes ? Conscientes des profonds changements des transitions énergétique et décarbonée, les entreprises adaptent leurs stratégie et les objectifs selon leur positionnement sur le marché, les critères de financement, la politique RSE, la sensibilité des marges aux prix des énergies, les obligations réglementaires, les choix des clients dans les appels d’offres pour la réduction des émissions de carbone, la mobilité verdie, la visibilité des hausses des prix, la sécurité énergétique ou, tout simplement l’indépendance d’un mixte énergétique, la volonté et les aides des pouvoirs publique à promouvoir la mise en place accélérée des solutions … etc. Le trilemme de l’énergie est l’arbitrage entre le prix, l’accès à l’énergie et l’impact climatique. Les banques et les assurances ont ajouté l’axe « sustainability » qui comprend la durabilité dans les projets, quand ils analysent les critères de rentabilité et de risque.
Il y a urgence, mais comment bien faire ?
Les solutions d’énergies renouvelables reposent sur des technologies mûres à la taille des entreprises, principalement par les panneaux photovoltaïques, le solaire thermique, la géothermie (favorable aussi en IdF), la biomasse et les petites éoliennes. Les barrages hydroélectriques, l’hydrogène vert et le grand parc éolien en mer nécessitent des investissements plus importants et de la R&D. La BEI croit dans le développement prochain des éoliennes flottantes au large. D’autres choisissent l’achat d’électricité verte pour aller plus vite.
Pour bien envisager la transition décarbonée il faut une démarche cohérente et en complémentarité avec la sobriété et l’efficacité énergétique. Le constructeur Renault est un exemple industriel de cette démarche globale avec son « Plan Climat ». En effet, il compte devenir rapidement carbone neutre dans ses usines du nord de la France dès 2025, en cohérence avec le pôle industriel ElectriCity des véhicules électriques, au travers de Power Purchasing Agreements (PPA) en France sur les panneaux PV (350 MW) à Douai, Maubeuge, Ruitz et Cléon, la géothermie profonde (prof. 4 km pour 40MW de chaleur en continu, Heat Purchase Agreement) à Douai, et les chaudières biomasses et bois (15 MW). C’est une logique de sécurisation de l’approvisionnement énergétique, de visibilité de long terme sur les prix et d’un engagement de décarbonation – exemple du trilemme énergétique- qui ont conduit le groupe à décider ces 3 contrats d’EnR sur 15 ans.
Principalement, la décarbonation passera par l’électrification des usages finaux. La production d’électricité décarbonée est donc essentielle pour assurer la transition vers une économie bas carbone ou neutre. En parallèle, la génération de chaleur devra progressivement s’affranchir du gaz fossile.
Produire son électricité et l’autoconsommer en connexion avec la mobilité électrique sont une réalité. Etant donné que la production d’énergies propres est intermittente, elle nécessite une gestion dans le temps comme le stockage. Quels sont les moyens à mettre en place dans un écosystème bas carbone lié à la mobilité ?
L’autoconsommation passe principalement par des batteries Lithium-ion. En restant dans la région des Hauts-de-France, le stockage énergétique pour les véhicules électriques a de l’avenir avec l’arrivée de 4 usines dites « gigafactories » de fabrication : ACC (Stellantis, Mercedes, TotalEnergies, collectivités locales), AESC (filiale japonaise du groupe chinois Envision), Verkor (start-up de Renault) et ProLogium (Groupe taïwanais) pour une production totale de 144 GWh en 2030. Les innovations et la fabrication en grande série dans le domaine du stockage de l’énergie pourraient changer la donne sur la voie de la neutralité carbone car elles sont la clé à l’intégration de la production d’EnR et donc de l’autoconsommation.
En effet, l’autoconsommation de la production électrique via les EnR et les stockages dans des batteries, est importante et elle s’inscrit dans une logique économique verte puisqu’on maximise le taux d’utilisation des panneaux PV en minimisant les dépenses de la facture d’électricité, tout en s’engageant dans la décarbonation. Cela est encore renforcé avec des batteries de véhicule électrique de seconde vie. Associé à une infrastructure de recharge de véhicule électrique cela devient un écosystème intelligent, économique, durable, et cohérent de recharge pour une mobilité décarbonée.
Pour conclure, les EnR sont des énergies propres dont nous avons besoins pour réussir la transition décarbonée. Elles sont rentables à long terme ce qui nécessite une approche différente des risques et de la responsabilité sociétale de l’environnement. Les entreprises sont donc amenées alors à repenser leur stratégie interne.
L’équipe de PERFICIUNGY SAS
Conseil en sobriété et transition décarbonée
Sources :
(*) FERRARIO, F. (2022, 20 septembre). Solutions pour les infrastructures : de l’électricité pour innover dans les énergies propres. Banque européenne d’investissement (BEI). Consulté sur : https://www.eib.org/fr/essays/green-energy…
Corporate Renault Group (2022, 24 novembre). Renault Group accélère le plan de décarbonation de ses usines en France et innove avec des partenaires inédits : Voltalia, ENGIE, et Dalkia. Renault Group. Consulté sur : https://media.renaultgroup.com/renault-group-accelere-le-plan-de-decarbonation…