Le salon IBS – Intelligent Building Systems de Paris en octobre 2023, a réuni les professionnels de l’efficacité énergétique du bâtiment, le pilotage et la gestion des datas de flux énergétiques dont la recharge des véhicules électriques. Le marché devient mature avec des solutions plus simples. La rentabilité économique optimisée de ces solutions est au cœur des discussions dans un cadre réglementaire plus exigeant.
Ce fut l’occasion de faire un point d’actualité sur les enjeux prioritaires de la profession et les visions à court, moyen et long terme des actions à mener.
Nous avons rencontré des fabricants d’équipements, solutions capteurs, gestion technique de bâtiment (GTB), borne de recharge VE, autoconsommation d’EnR, des éditeurs de logiciel pour le monitoring et le pilotage, bureaux d’études spécialisés, intégrateurs, des opérateurs de réseaux, … etc.
- Sobriété énergétique : quels outils concrets pour consommer moins et mieux ?
- Quelle GTB pour le petit et le moyen tertiaire ? Quelles solutions d’automatisation « light » ?
- Stockage d’énergie et autoconsommation : comment optimiser la gestion ?
- Comment évolue le pilotage de la recharge, recharge bidirectionnelle : le véhicule électrique au service des bâtiments ?
- Quel lien entre bornes de recharge et GTB ? Comment prendre les bonnes décisions ?
- Comment tirer profit des nouvelles réglementations dans le bâtiment ?
- La considération économique l’emporte sur les aspects environnementaux.
- La tâche est immense pour répondre aux réglementations, on paie le non-pilotage des installations depuis longtemps.
- Seul 6% des bâtiments ont une GTB opérationnelle et adaptée.
- La réglementation du décret BACS * impose des GTB soit de classe C (très basique), soit de classe B (connectée), soit de classe A (optimisée).
- 90 % des bâtiments ne sont pas connectés à un outil de visualisation des données énergétiques.
- Le pilotage de la puissance de recharge des véhicules électriques est primordial pour la collectivité nationale, avec une valeur ajoutée majeure. Sans pilotage, l’impact de la recharge sur le réseau serait de + 700 MW pour 1 million de VE, soit en 2030 avec 5 à 7 millions de VE, un équivalent en puissance max d’environ 2 EPR !
- Consommer à la demande, sans gaspillage, des flux distribués ajustés, des bâtiments mieux isolés, des installations avec des rendements efficaces, amène à consommer bien moins.
Disposer d’outils et de solutions de performance énergétique grâce à l’automatisation, la régulation et de la gestion technique (Cf. la norme ISO52120).
- Le marché des GTB perçu sur le salon IBS est mature, très ouvert et les PME ne sont pas oubliées.
- Pour les petits budgets, tout d’abord il faut chercher à réduire les coûts avec des actions à tiroir progressives. Une bonne GTB simple interfacée sur le bâtiment permet de déclencher des actions au bon moment et maximise les économies.
- Faire simple et efficace par une mise en œuvre rapide sur le cloud (SaaS), en mode radio avec une plateforme et un matériel de mesure compatible, et une intelligence de commande, le tout automatisé.
- La profession annonce des gains de 20 à 30 % juste sur les réglages en mettant en place 4 actions : mesurer, historiser, piloter et régler les réactions.
- Le retour sur investissement des petites GTB est entre 2 à 3 ans grâce aux réductions de consommation priorisées sur le chauffage, l’éclairage et les facteurs de consommation. Cette rentabilité intègre un investissement faible de 5 à 10 k€ et des couts fixes OPEX de pilotage.
- La législation sur l’autoconsommation des EnR évolue et le marché s’envole.
- L’intérêt des EnR se porte sur les ombrières en PV car les toitures souvent ne sont pas forcément assez solides pour supporter le surpoids.
- Le réseau ne réénumère pas assez la production photovoltaïque car à la mi-journée ENEDIS n’en a pas besoin.
- Le délai de remboursement du capital investi d’un dispositif d’autoconsommation augmente en moyenne de 2 ans relativement à un projet PV sans batterie.
- Cependant la valorisation d’actif d’éléments de stockage (charge et décharge) sur plusieurs usages permet la rentabilité économique à partir de 3 à 4 ans (effacement, groupe électrogène).
- Dans le cadre d’un dimensionnement basé sur un cycle de charge en moyenne par jour sur l’année, la durée de vie serait d’environ 20 ans.
- Pilotage. Optimiser la recharge des véhicules électriques au moment opportun avec le minimum de CO2 en lien avec les EnR, respectant des contraintes d’autonomie de mobilité, et avec des services de facilitation et de connexion avec App.
- Marché. Relatif à la future recharge bidirectionnelle entre la borne de recharge et le réseau électrique, la plateforme DREEV d’EDF fait la promesse de faire payer moins cher l’électricité sur le réseau en VtG**, d’environ la moitié.
- Synergie. Par une gestion fine à la maison en VtH**, le VE devrait être chargé non prioritairement à 7kW, après le soutirage par les équipements (LL, SL, LV, four, …).
- Cabinet de conseil. Accélérateur transversal d’accompagnement de projets plus complexes induit par les réglementations et la multitude d’acteurs.
- Valorisation. La GTB locale interfacée avec des batteries de stockage, la production photovoltaïque et les bornes de recharge, valorise l’actif du bâtiment et apporte une intelligence d’adaptation avec un potentiel d’effacement des pics de puissance.
- REX. Attention aux installations qui ne fonctionnent pas correctement car il n’y a plus le temps pour le prix fixé, conséquence de la dégradation des connaissances, du manque de cadrage des Cahiers des Charges, des prestations de base pas assez adaptées et des prix tirés par le bas.
Pensons bien à changer la manière de compter plus que mesurer, pour réduire les consommations au travers des 4 domaines : l’enveloppe du bâtiment, les équipements, la gestion et l’humain.
* : Le décret « BACS » Building Automation & Control Systems émanant du dispositif éco-énergie tertiaire précise le moyen obligatoire de parvenir aux résultats : les équipements de système d’automatisation et de contrôle des bâtiments tertiaires. Il impose aux propriétaires de bâtiments tertiaires neufs ou existants de plus de 1000 m² tertiaire, disposant de systèmes techniques dont les équipements ont une puissance nominale supérieure à 290 kW, d’installer un système de pilotage énergétique, une GTB de classe B (connectée) ou A (optimisée) au 1/1/2025. Et au 1/1/2027, le seuil de puissance est réduit à 70 kW. D’autres contraintes ou exceptions s’appliquent en plus.
** : VtG, Vehicle to Grid est une capacité d’échanger des flux d’énergie entre le véhicule électrique et le réseau électrique. Le VtH, Vehicle to Homme est relatif aux flux entre le VE et la maison.
L’équipe de PERFICIUNGY SAS